Il ne fallait pas bon recevoir en cette 6e journée de Ligue B masculine, puisqu’en attendant le duel entre Nancy et Cannes en Lorraine ce dimanche, tous les clubs en déplacement samedi sont allés s’imposer chez leurs hôtes.
De manière logique pour Saint-Jean-d’Illac qui l’emporte 3-0 à France Avenir, un peu surprenante pour Avignon à Lyon, surtout au regard du score (3-0 à 21, 22, 21), de façon totalement inattendue pour deux des leaders surprises de ce début de saison, Mende et Saint-Quentin, défaits au set décisif par Rennes et Ajaccio. Enfin, et l’on va y venir, dans une totale incompréhension pour le Fréjus Var Volley devant Martigues qui étrenne à cette occasion cette saison sa colonne victoires.
12-5… et puis, plus rien !
Les premiers échanges avaient pourtant idéalement lancé les Fréjusiens face à une équipe « en manque de confiance, c’était flagrant », confiera après coup Raphaël Attié. À tel point qu’un Nikola Zugic faisait quasi-oublier l’absence de Soané Falafala (tendon pied), et Antonin Roulleau celle de Dani Maccaro (fessier). Rarement Fréjus avait de telle façon entamé un set, ou même une rencontre, et mené 12-5.
Et puis, un temps-mort. Comme une martingale tentée par l’entraîneur martégal, Christophe Charroux. Coaching gagnant comme on dit dans ces moments-là. Une série de “l’ex“ (Attié) au service, un bloc provençal qui fonctionne et Martigues revient à 10-12 puis 15-16 après avoir passé à son tour un 10-4 à son hôte.
Comme si on avait éteint la lumière dans les rangs (et les esprits) fréjusiens !
Et même si le FVV allait empocher cette première manche (25-23), profitant notamment des 4-5 fautes de fil adverses, l’on ne s’en doutait pas encore, mais c’était là le chant du cygne pour les joueurs varois.
Demirovic et Kolokaligi alignent les points
À Nancy « la semaine passée pourtant, l’équipe était la même, constatait encore Raphaël Attié. Et ils sont allés gagner là-bas. J’avoue que je n’ai pas compris cette attitude, ce renoncement », qui allait de plus en plus se faire jour à mesure que les points et les sets défilaient pour les Martégaux (7-2, 13-6, 20-13, 25-18 dans le 2e set ; 8-10 puis 13-10, 16-11, 19-15, 25-19 dans le 3e).
Sans éclat particulier – mais il n’y avait pas besoin en fait –, avec un travail de l’ombre d’Attié, finalisé par les attaques croisées de Demirovic à gauche, les boulets délivrés par le pointu Kolokilipagi de l’autre, Martigues n’avait aucune difficulté à dérouler son volley. L’apathie fréjusienne lui laissant toute latitude pour prendre le large dans ce qui allait être l’ultime manche (9-3, 13-6, 18-10).
À 21-12, Loïc Geiler s’asseyait, dépité, décontenancé, incrédule devant le manque de révolte de ses joueurs. Et quand Geiler s’assoit, c’est pas bon signe !
Sans Fala, Macarro ni Soldner, mais ça n’explique pas tout…
« Il n’y avait pas d’union, pas d’équipe, regrettait amèrement un capitaine (Soané Falafala) réduit au rôle de spectateur impuissant. Ça m’emm… parce que c’est justement ce que j’essaierais d’apporter si je pouvais jouer », pestant contre cette douleur lancinante qui risque encore de l’empêcher de jouer quelques temps. « On ne comprend pas ce qu’il y a en fait. Il fallait que ça m’arrive à moi, maintenant… »
Un autre souci que l’on ne comprend pas réellement du côté du staff, c’est cette forme d’abandon, ce renoncement – « ce ne sont pas nos valeurs, ça… », en pleurait presque le président Alexandre Bonnard. D’autant que les prochains adversaires à se présenter face aux Fréjusiens (Rennes à Sainte-Croix la semaine prochaine, puis Ajaccio sur l’Île de Beauté) semblent, eux en pleine bourre comme le démontrent leurs perfs du jour !
Retrouver un élan face à Rennes
Côté martégal, les ex-Fréjusiens avaient bien évidemment le sourire. « Ça fait du bien, il fallait ça pour nous relancer », se réjouit Yousri Anegay. « Ça lance enfin notre saison », lâche un Raph’ Attié, d’autant plus satisfait que « c’est ma première victoire à Fréjus depuis que je suis parti. On a prouvé qu’on pouvait revenir même en étant (encore) menés, on a su saisir les opportunités ce soir ».
Surtout celles qu’auront laissé des hôtes particulièrement accueillants ce soir. Et la semaine risque d’être longue, entre explications de textes, analyse (vidéo) des problèmes et des manques, et préparation du match contre Rennes. Dès samedi prochain à Sainte-Croix. Avec beaucoup, beaucoup de choses à remettre à l’endroit et à se faire pardonner…
