Il fut un temps où Martigues était une vraie bête noire pour Fréjus. Les choses se sont inversées et le club varois a plus souvent qu’à son tour dominé son adversaire bucco-rhodanien. Jusqu’à ces dernières semaines encore et la phase de préparation, challenge Fabiani y compris.
Ce samedi pourtant, Azuréens et Provençaux ont joué les yeux dans les yeux, se rendant coup pour coup, plus encore dans ce set décisif où le suspense planera jusqu’à la 4e balle de match. Martigues en gâchera trois, la première sur un service out de Kevin François, les deux autres sauvées par TOBIAS KJÆR. Un point plus tard, œuvre de JOSHUA MARTY, pour donner cette fois un avantage (17-16), et un ballon « qui peut déjà être décisif » (Denis Brogniart n’aurait pas dit moins).
Décisif, ce ballon le sera effectivement, sur un service qui « mord la ligne », attestera ANTONIN ROULLEAU, le central martégal ex-Fréjusien. Un service signé… TOBIAS KJÆR, annoncé out, mais finalement confirmé par un ultime challenge vidéo. « Je le prends parce que je pense que ça peut être un ace, soulignera de son côté l’entraîneur varois LOÏC GEILER. De toute façon, je ne risquais rien à l’utiliser d’autant qu’il m’en restait un derrière. »
Bien en aura pris au technicien local…
Encore des sautes de courant côté fréjusien
Pourtant, que ce fut dur, que ce fut long pour arriver à cette issue. Le même LOÏC GEILER qui, en présentation de la rencontre, stigmatisait le courant alternatif qui avait traversé ses joueurs en Champagne. Avec un set pour (25-17), un 2e cédé à 14, à nouveau une manche remportée à 9 ( ! ), puis une 4e à nouveau perdue à 18. Avant le tie-break que l’on connaît, achevé à 13-15 en faveur des Rémois.
Ce dernier samedi, face à Martigues, le scénario se sera sensiblement écrit de la même manière. Normal nous direz-vous, face à « un adversaire qui présente un peu le même style de jeu que Reims mais en bien meilleur toutefois, ce qui explique quand même des sets plus serrés », continue le coach est-varois.
Jérôme Clère… obscur !
Dans une manche inaugurale, livrée sans consistance et avec un « manque flagrant d’agressivité » par le Fréjus Var Volley, encore marquée par des challenges vidéo qui auront surtout eu cette désagréable conséquence de casser le rythme, ce sont les Martégaux qui tireront le mieux leur épingle du jeu. Après une moitié de set (7-8), le MVB creusait un premier écart (7-11), encore accentué (9-12, 14-18, 15-23) par un service en grosse difficulté (6 erreurs recensées) et un JÉRÔME CLÈRE dans une obscurité totale, tant en mise en jeu qu’en attaque et réception. Et malgré un MAXIME CHEUNG au top (100 % en défense), « la décision était irrévocable » (merci encore Denis Brogniart) et le 1er set dans la poche des Provençaux (33’).
Les deux manches suivantes, encore poussives mais avec une attitude nettement plus déterminée, allaient permettre aux Fréjusiens de (re)prendre l’avantage et les devants au tableau d’affichage (2 manches à 1, à 21 et 17), autour d’un service plus efficient (4 aces, dont le premier point du set signé JEAN-PHILIPPE SOL) et un block un peu retrouvé (4, le premier… du match étant signé WILLIAM NACK-MINYEM à 5-3).
Quand Martigues… challenge Fréjus
Si d’aucuns pouvaient croire que le FVV se dirigeait alors vers un succès et trois points dans la besace, c’était néanmoins mal connaître les Martégaux. « Une équipe expérimentée, ne lâchant rien », quand bien même l’entraîneur Christophe Charroux, faute de banc, ne pouvait se permettre la moindre rotation.
Avec un attaquant percutant (Kevin François), un pointu peu conventionnel (le physique du Néo-Calédonien Mao Talia amène davantage à penser à un 3e ligne de rugby) mais ô combien efficace, voire inarrêtable en poste 6, un Pavel Mocanu que l’on ne voit pas mais qui ne fait pas de fautes et se montre capable d’aligner trois blocks de rang (de 16-20 à 16-23), ou encore un libero Emmanuel Ragondet qui, à 37 ans, est toujours présent pour faire parler son expérience. Le tout, sans oublier le trio d’anciens Fréjusiens, avec Raphaël Attié sur qui ne pèse en rien le poids des ans, et des Lucas Soldner et Antonin Roulleau apparus très épanouis.
5e set : KJÆR en feu et en route vers le titre de MVP !
Faisant fi de décisions arbitrales indignes de la Ligue B, que même leurs auteurs (MM. Vermande et Guedikian) n’ont sans doute pas comprises, et qui auront tout de même troublé les débats comme le regrettaient les joueurs, Martigues ne manquait pas l’occasion d’égaliser à deux manches partout (25-17) pour aller chercher un set décisif. Et comme on les a vus fringants et à l’aise dans cet exercice voici deux journées à Nancy (15-13, après avoir vu les Lorrains revenir de 10-13 à 13 égalité), Soldner et ses partenaires avaient de quoi y croire.
Et même plus encore à l’obtention de trois balles de match, qu’ils ne sauront malheureusement convertir. Malheureusement pour eux, mais heureusement pour GEILER et ses troupes qui, appuyées sur un TOBIAS KJÆR en feu (6 points et une présence de tous les instants).
Pour autant, la décision ne se fera qu’à 18-16 au terme d’une 5e manche disputée à l’extrême, en témoigne sa durée (26’) pratiquement aussi longue que les quatre autres sets de la soirée.
À Ajaccio sans pression
Une excellente opération en tout cas pour le FRéJUS VAR VOLLEY dont le calendrier, on l’a déjà dit, ne les verra plus évoluer dans leur antre qu’une seule fois d’ici à 2025 (ce sera le 30 novembre face à France Avenir), les emmenant visiter l’hexagone, de la Corse samedi prochain (Ajaccio) au grand Est (Nancy le samedi suivant, 23 novembre) et à la Picardie (Saint-Quentin le 7 décembre). Nonobstant le mardi 26 novembre un déplacement en région parisienne et des Yvelines (à Conflans-Sainte-Honorine), où l’attendra, pour le compte des 16es de finale de la Coupe de France, l’actuel 8e (sur 9) de la poule B d’Élite masculine, le club de Conflans – Andrézy – Jouy VB.
Avant cela, c’est donc un choc qui attend Fréjus (2e) samedi prochain sur l’Île de Beauté et dans l’antre d’un leader toujours invaincu, le Gaz’ Ajaccio ! « Sans pression, dixit LOÏC GEILER. S’ils sont meilleurs que nous, ils seront meilleurs. Le déplacement suivant est pour moi plus important. » Voilà, c’est dit !