Il est des périodes qui marquent plus que d’autres. Cet été 2024 restera ainsi dans la mémoire du volley tricolore, plus spécifiquement de l’équipe nationale masculine et de l’un de ses entraîneurs adjoints, LOÏC GEILER en l’occurrence, également coach du Fréjus Var Volley.
À peine la médaille autour du cou, celui qui entame sa 12e saison aux commandes de l’équipe fanion du club est-varois, a quitté la sélection nationale pour quelques heures en famille. Mais, « dès le mardi suivant, j’étais ici (au siège du FVV, Ndlr) pour préparer la reprise et la réunion du dimanche de rentrée ». Chaque début de saison en effet, les joueurs sont reçus par les dirigeants pour fixer la ligne directrice de la saison et remettre les paquetages, généralement la veille de la reprise officielle.L’occasion également de discuter avec celui qui a donc étoffé son palmarès international d’une 2nde VNL (Ligue des Nations) et d’un or olympique qui aura constitué sans nul doute l’un des plus grands exploits français de ces jeux 2024 !
Premier volet ce jour, l’équipe de France et les jeux olympiques !
• Loïc, as-tu aujourd’hui, une dizaine de jours après l’évènement (1), réalisé ce que l’équipe de France a accompli ?
« Ouais, gentiment, je pense que ça va prendre un peu de temps. Après, le calendrier a fait que j’ai rapidement dû switcher et préparer la reprise. Voilà, c’est notre métier, mais on l’aime notre métier. On a des responsabilités et il faut les assumer.
• Donc cela reste encore un peu du domaine de l’irréel ?
Ça va venir petit à petit. Déjà, peut-être réalisera-t-on un peu plus lorsque l’on recevra la médaille (aussi bizarre cela soit-il, le CIO ne prévoit pas de médaille pour l’encadrement technique et autres entraîneurs, Ndlr). J’espère juste que partout en France, cela agira comme un électrochoc pour construire des gymnases, proposer des créneaux à tous ces gamins qui veulent faire du volley ou même d’autres sports… Aux instances de faire leur boulot…
• As-tu eu le temps tout de même de fêter cet exploit ?
Après le podium, le samedi en début d’après-midi, c’est un peu le tourbillon, énormément de protocole, avec les sollicitations médiatiques et autres. Heureusement qu’on avait une glacière avec des bières dans le vestiaire parce que, la 2e bière, on a dû la boire quelques heures après seulement… Mais c’est le jeu, ça fait partie du job aussi. Après, c’était très chouette, on a célébré ça au Club France, c’était assez incroyable. On a fait le service après-vente, et c’est là qu’on voit que la Fédé doit travailler sur la communication, les réseaux sociaux, etc. À eux de faire le job maintenant. On savait qu’il y aurait de l’engouement quoi qu’il arrive mais rien n’était prévu…
• Ça fait quoi justement de jouer devant un tel public ? Aussi précieux, aussi présent derrière vous…
On commence à avoir l’habitude de jouer dans des salles aussi bien garnies, en Pologne, en Italie… Même en France à Orléans, Montpellier… On était prêts à ça. Et sentir qu’ils étaient là derrière nous, le soutien de son public, que ça pousse dans les moments difficiles, c’est sûr que c’est un gros plus. En plus, pour les gars, jouer devant leurs potes, leurs amis et surtout leurs familles, c’est extraordinaire, c’est encore plus beau !
• La phase de poules s’est relativement bien passée, hors ce dernier revers (2-3) contre la Slovénie…
Oui, il y a eu un petit imbroglio à la fin du match, et on perd en cinq manches. Mais au final, avec l’Italie qui bat la Pologne, ça nous sert pour le tableau final.
• Puis arrivent les quarts contre l’Allemagne…
On sait que c’est le match le plus dur, c’est là où tout peut s’arrêter d’un coup, qu’on ait été bons ou pas avant. En fait, au début, on jouait surtout pour ne pas le perdre, alors que les Allemands eux jouaient bien, pour le gagner justement. On a réagi heureusement, les gars se sont dits on ne peut pas sortir comme, sans avoir rien montré, en étant pas bons devant notre public… Et après, on gagne 9 sets d’affilée…
• Un peu la marque de fabrique de ce groupe qui, une fois libéré, déroule littéralement…
C’est ça. Un peu comme à Tokyo sauf que là, c’était sur un match seulement. Mais une fois libérés, après…
• Puis arrivent les quarts contre l’Allemagne ?
On sait que c’est le match le plus dur, c’est là où tout peut s’arrêter d’un coup, qu’on ait été bons ou pas avant. En fait, au début, on jouait surtout pour ne pas le perdre, alors que les Allemands eux jouaient bien, pour le gagner justement. On a réagi heureusement, les gars se sont dits on ne peut pas sortir comme, sans avoir rien montré, en étant pas bons devant notre public… Et après, on gagne 9 sets d’affilée…
• Du coup, quand t’es-tu dit que vous pouviez aller au bout ?
Jamais… Tu te le dis quand arrive la balle de match à la limite… Et encore, tu sais que le volley c’est tellement homogène… Ce n’est pas pour rien qu’il y a eu très peu de doublés olympiques du genre. Regarde, même l’année dernière, on s’est faits rouster par les Italiens, par les Polonais et cette année, c’est l’inverse… Il faut rester très humbles, on a beaucoup de respect pour ces grandes équipes. On était là à 100 % quand il fallait !
• Étonné du coup de la “démonstration“ réalisée sur les “demi“ et la finale avec ces victoires sèches en trois manches ?
Oui et non. Sur le déroulement, il n’y a pas de surprise. Déjà tout l’été, on s’était préparés à jouer des tie-breaks. Sur la VNL, les équipes montent en gamme. La Ligue des nations cette année était bien plus importante que les saisons précédentes, avec cette échéance olympique juste derrière. Tout le monde se rapproche de son meilleur niveau et ça fait des matches beaucoup plus serrés.
Du coup, on savait qu’on aurait des tie-breaks sur les JO. On commence par un tie-break, on finit les poules dessus, on joue un tie-break en quarts et après, ça passe plus simplement.
• Ici à Fréjus, on connaît le coach Geiler. Mais en équipe de France, quel est ton rôle exact en tant qu’assistant auprès d’André (Giani, le sélectionneur italien de l’équipe de France, Ndlr) ?
Un peu comme Roberto (Ciamarra, l’autre adjoint de Giani). Travailler sur l’analyse des adversaires surtout. Après, sur l’aspect entraînement, moi j’aide davantage Andréa sur des exercices spécifiques, envoyer des ballons, servir… Sur le côté préparation des matches, avec Roberto, c’est beaucoup d’analyse vidéo. Après, on présente nos conclusions à Andréa et, en fonction de ce que lui peut avoir vu, on confronte nos observations et on décide es tactiques et d’autres systèmes. C’est également nous ; avec “Robi“, qui assurons les présentations derrière…
• Justement, contractuellement parlant, ça se passe comment ?
Le contrat allait jusqu’aux jeux. Là maintenant, on attend de voir ce qui va se passer… (pour info, le sélectionneur national a été reconduit dans ses fonctions jusqu’aux jeux de Los Angeles-2028, et un calendrier qui s’annonce fastueux avec les Mondiaux 2025 et 2027 et l’Euro 2026 -> annonce faite le 13 septembre par un communiqué de la FFV, Ndlr)
• Ici à Fréjus, on connaît le coach Geiler. Mais en équipe de France, quel est ton rôle exact en tant qu’assistant auprès d’André (Giani, le sélectionneur italien de l’équipe de France, Ndlr) ?
Un peu comme Roberto (Ciamarra, l’autre adjoint de Giani). Travailler sur l’analyse des adversaires surtout. Après, sur l’aspect entraînement, moi j’aide davantage Andréa sur des exercices spécifiques, envoyer des ballons, servir… Sur le côté préparation des matches, avec Roberto, c’est beaucoup d’analyse vidéo. Après, on présente nos conclusions à Andréa et, en fonction de ce que lui peut avoir vu, on confronte nos observations et on décide es tactiques et d’autres systèmes. C’est également nous ; avec “Robi“, qui assurons les présentations derrière… »
(1) entretien réalisé le mardi 20 août => suite de l’entretien avec un volet plus exclusivement centré sur Fréjus demain
Alors qu’il venait d’être sollicité pour prendre les rênes de l’équipe de France A’, c’est finalement avec les A et suite à l’appel d’Andréa Giani que LOÏC GEILER s’est retrouvé aux côtés de Roberto Ciamarra pour assister le sélectionneur italien