Comme un stagiaire, le CFC du Fréjus Var Volley a aujourd’hui passé le cap de la première année, et de sa période d’essai pourrait-oin dire. L’occasion de faire le point et un premier bilan au terme de cette année initiale de fonctionnement avec LAURENT CAUET, entraîneur principal.
Mais d’abord, qu’est-ce que le CFC ? Déjà cet acronyme n’est pas tout à fait complet, la dénomination officielle étant CENTRE DE FORMATION DE CLUB PROFESSIONNEL, donc CFPC. Outil à même de compléter le dispositif de formation des jeunes volleyeurs pour les amener vers le haut niveau et le sport professionnel, tout en assurant en aparté une capacité d’insertion professionnelle en cas d’échec ou au terme de la carrière.

Mûri depuis plusieurs années, lancé en septembre 2023
À Fréjus, dans cette visée d’asseoir le club, de se renforcer chaque année autant sur le plan sportif qu’en coulisses, cette structure était une volonté travaillée depuis plusieurs saisons déjà. Mais une telle mise en place et la réelle concrétisation coûtent cher. Après la réunion des fonds nécessaires, le projet a donc été officiellement lancé à l’intersaison 2023 pour une naissance à l’aube de la campagne 2023-2024.
Aux commandes Laurent Cauet, éducateur sportif spécialisé dans le volley-ball, détenteur du DESJEPS volley-ball (dont on vous passe la dénomination exacte, peu explicite en soi, mais qui n’est autre que ce que l’on appelait voici quelques années encore Brevet d’État) et du DEPVB (diplôme fédéral professionnel). Entraîneur (Cambrai, Harnes en LBM, Nice VB, RC Cannes), manager (Cambrai) et manager secteur jeunes (RC Cannes), le Nordiste a également été assistant-coach au Saint-Raphaël Var VB (LAF), mais encore sélectionneur de l’équipe de la République d’Irlande. Il a même un temps créé une micro-entreprise à son nom, le CSO (pour Cauet Sport organisation), structure de formation.
Voici une année donc, il a accepté le projet fréjusien, avec cette visée, « importante », de tout (avoir à) construire, « cette perspective de partir d’une page blanche où je pouvais apporter tout mon vécu et mon expérience ». Laurent Cauet savait également pouvoir bénéficier dans l’est-Var de « bonnes conditions de travail aux côtés de LOÏC (GEILER, Ndlr), OLIVIER (CONTE) et ALEX (BONNARD), dans un club solide, qui prend le temps de se construire sans brûler les étapes ».

LBM, EAM, PNM : la transversalité !
Le CFC en ce sens assoit un peu plus encore les fondations du club fréjusien. Et il n’est surtout pas un outil ou une équipe isolée. Le projet du club est « un travail en totale transversalité entre l’équipe Pro et le groupe Élite Avenir (EAM) d’un côté, entre le groupe Élite Avenir et l’équipe (2), engagée en Prénationale masculine (*). L’EAM est le lien entre tout cela avec des éléments, d’un côté, à même de s’entraîner avec les pros, voire d’intégrer le groupe pro en championnat (les Nack-Minyem, Brégent et aussi les Malco Ghio, Bonnel et autre Delbé, Ndlr). De l’autre côté, la PNM est un second centre de développement en fait, avec cet accord moral passé avec les joueurs de pouvoir intégrer l’entraînement de l’EAM, voir d’être sur les feuilles de match. »

Mix de jeunes à former et formater
L’idée générale et globale étant de pouvoir assurer une continuité pour les jeunes depuis leurs débuts en école de volley jusqu’au plus haut niveau. Cet état de fait était en effet moins compatible jusqu’à la fin de la saison dernière, quand bien même la “réserve“ d’alors avait plané sur le niveau N3 (championne de France) et avait cette possibilité d’accéder à la N2 (*). Mais « le “gap“ était encore trop conséquent entre l’équipe fanion et la (2) ».
Au CFC, les deux anciens Mandelociens (le central Théo Delbé et le libero Malco Ghio) et l’ex-Laurentin (Timothé Bonnel, évoluant aussi au poste de central), arrivés l’an dernier en provenance de N3, étaient sous contrat conventionné. Si le premier nommé a surtout été utilisé en EAM, c’est aussi et avant tout au regard des études qu’il poursuivait ne lui octroyant pas le même temps et la même possibilité de présence que ses deux camarades, Ghio (profitant des blessures du titulaire Jelle Ribbens, avec 12 rencontres où il aura été couché sur la feuille de match) et Bonnel (5 matches).
À l’opposé, les plus expérimentés William Nack-Minyem (ex-Nice) et Romain Brégent (ex-Cannes) avaient parallèlement intégré le CFC au moyen d’un contrat d’aspirant-pro, rendu possible de par leur jeune âge respectif (22 et 21 au moment de cette signature), mais membres à part entière du roster drivé par Loïc Geiler.


L’agrément pour quatre ans doit arriver
Le reste de l’effectif EAM était constitué d’anciens de la N3 qui avaient envie d’intégrer cette aventure (Alexis Gras, Quentin Chassagnard, Luc Laurence, Julien Da Cruz…) et de plus jeunes en devenir (Melvin Ebagne, qui vient de conclure son parcours au Pôle espoirs de Cannes et sera l’une des “recrues“ officielles du cru 2024-2025, Arthur Sentenac, Thomas Schmitz-Trautmann, Quentin Destombes…).
Au terme de cette année inaugurale, le Fréjus Var Volley a été “visité“ à deux reprises en cette fin de saison, en avril par le Direction technique nationale, « qui nous a accompagné dans la mise en place tout au long de cette première année », puis par un agent du ministère des Sports en juin, le résultat de ces deux (véritables) auditions lui a permis d’obtenir tout récemment son agrément pour quatre années.
Car le CFC n’a pas qu’un rôle… sportif. Il est en quelque sorte ce que l’on appelle plus communément un “sport-études“ où l’aspect scolaire, précisément, tient une place au moins aussi importante. Et si FABRICE TARDY, Directeur général du club, est également Directeur du Centre de formation, LAËTITIA CONTE est la responsable “Scolarité“, aidée dans ce suivi par MAËLLE POIRRIER. Une mission de l’ombre mais qui tient une place prépondérante dans la réussite, et du CFC, et du jeune (puisque ce sont ceux-là le plus concernés), dont les bons résultats scolaires conditionnent son avenir au sein de la structure.
Deux fois plus de sollicitations
À l’aube de sa seconde année d’exercice, le groupe EAM va légèrement évoluer. Le staff reste le même bien sûr avec, autour de Laurent Cauet, Loïc Geiler en amont, mais également en aval PIERRE VIVIER, responsable du secteur jeunes au FVV, ex-entraîneur de la N3 championne de France, coach des M18 garçons (entre autres) et qui tient un parfait rôle de consultant auprès de Laurent Cauet, et MATTIA MINELLI, le statisticien du club. « Nous avons tous une belle relation de confiance et travaillons en parfaite osmose », tient d’ailleurs à souligner le responsable d’un effectif qui va donc connaître certaines retouches, de par « un certain rajeunissement naturel déjà, qui va se faire de lui-même mais aussi quelques départs suite aux études ».

Déjà fortement sollicité il y a un an (26 candidats, 13 essais) alors même que la structure n’existait pas encore officiellement, le club est-varois a reçu quasiment le double demandes cette fois (47 sollicitations pour 22 tests). Ont ainsi été retenues celle d’ALEXANDRE LAMIABLE (passeur, ex-Ajaccio) et du pointu MAXENCE ATTIA (ex-Nantes), avec cet avantage d’avoir « un petit vécu CFC, et de connaître les codes, y compris du monde pro ».
Une qualité de formation maintes fois reconnue
Les dirigeants fréjusiens ont ensuite davantage tourné le regard vers la N2, enregistrant les arrivées de deux centraux, l’un d’origine sénégalaise de 19 ans et 1,93 m), ABDOULAZIZ DIOP (ex-Canteleur-Maromme), le second martiniquais (21 ans, 1,90 m) MATHIS ROMANY, qui débarque de Niort. Enfin, on l’a dit précédemment, MELVIN EBAGNE, fils de deux anciens talents bien connus du côté de Sainte-Croix, Ruffin et Candice Ebagne.
Sachant qu’un William Nack-Minyem signe un premier contrat professionnel, que l’une des recrues officielles de l’été, l’ex-Cannois (20 ans, RA, 2,00 m) MALO FONCARNIER, sera aspirant, toujours au côté de Romain Brégent.
Et si l’on ne s’est pas trop attardés sur le côté résultats sportifs, c’est avant tout que là n’est pas forcément l’essentiel immédiat. A fortiori dans un championnat qui leur est propre, l’Élite Avenir, mais qui offre une formule rendue particulièrement alambiquée, de par le souhait entre autres des clubs de privilégier le positionnement géographique permettant d’accumuler de trop lointains déplacements.

CFC : le chaînon manquant
Maintenant, cette formule testée la saison écoulée s’est avérée tellement compliquée à comprendre que les clubs eux-mêmes avaient parfois du mal à suivre. Un nouveau championnat devrait donc voir le jour la saison prochaine, sachant toutefois que le résultat n’est pas l’objectif le plus important en soi.
« Le but est de continuer à monter en puissance, de construire autour des jeunes. » Fréjus a maintes fois démontré la qualité de sa formation, en témoignent les nombreux titres et distinctions obtenus chez les jeunes, les sélections de GUILLAUME RESPAUT et THOMAS SCHMITZ en sélection U18… Le CFC garantit un peu plus encore cette formation et cette continuité, ce chaînon manquant entre le plus haut niveau amateur et le monde professionnel ! LONGUE VIE AU CFC !

_________________________________________________________________________________________
(*) Championne de France de Nationale 3 à l’issue de la saison 2022-2023, l’équipe “réserve“ du Fréjus Var Volley, entraînée par Pierre Vivier, avait gagné sur le terrain son billet pour la Nationale 2. Une promotion malheureusement refusée, car le challenge aurait été difficile à tenir, tant en termes financiers (avec notamment des frais d’organisation et de déplacement supplémentaires) que sportifs avec la construction en parallèle du CFC. Un regret certes, entre autres pour les joueurs qui avaient accompli ce formidable exploit, mais la sagesse d’un autre côté et cette volonté de continuer à asseoir les structures du club.