Avant de rejoindre l’équipe nationale (*) – non sans faire un saut mardi dernier à la “soirée partenaires“ – à l’aube d’un nouvel été particulièrement studieux entre VNL (Ligue mondiale des nations) et une apothéose attendue aux JO (le volley se disputera du 27 juillet au 10 août à l’Arena Paris Sud), LOÏC GEILER s’était posé quelques instants pour dresser le bilan d’une saison qui aurait pu être exceptionnelle mais qui restera relativement contrastée et frustrante au final.
• LOÏC, on t’a vu vraiment fatigué le 23 mars dernier, au sortir d’un cinglant revers (0-3) concédé en match #4 des ¼ de finale contre les Pirates royanais. Quelques semaines plus tard, alors que s’annonce un nouvel été à parcourir la planète et avec des enjeux internationaux importantissimes, comment vas-tu ?
« Mieux, beaucoup mieux, la fatigue s’est envolée, on a rechargé les batteries, on a retrouvé, tous, nos vies respectives, ça fait du bien. Prêt à repartir, avec l’équipe de France d’abord, pour une autre saison avec Fréjus ensuite.
• Mais avant de penser à l’avenir, jetons un œil dans le rétro et plus particulièrement sur cette saison qui s’est donc conclue une nouvelle fois en playoffs (5 participations en 6 campagnes de Ligue B, Ndlr), mais une nouvelle fois arrêtée au stade des ¼ de finale. Que peut-on en retenir ?
Sur la fin de saison, il est certain que l’on peut se montrer déçus. Notamment de buter une nouvelle fois sur ce cap des ¼ de finale. Sincèrement, on avait les moyens d’aller plus loin, de viser les ½ a minima. Maintenant, ces playoffs n’ont pas tourné en notre faveur, avec des aléas – blessure de Jelle (Ribbens) quelques semaines avant la fin de saison régulière, la délicate intégration de “Gui-Gui“ (Respaut) faute de temps, la relative méforme de Jérôme (Clère) sur les playoffs… –, et aussi, il ne faut pas l’oublier, un très solide adversaire en face, vraie surprise de la saison qui aura surfé sur cette grosse confiance accumulée au fil des matches et cette dynamique qui les aura portés jusqu’au bout.
Pour autant, on ne peut nier le fait en parallèle que cette saison aura certainement été la meilleure depuis notre arrivée en Ligue B.
• C’est un fait, certes, mais une phase régulière qui s’est un peu terminée en eau de boudin, avec ce revers en terre rennaise au dernier match, engendrant la perte d’un rang au classement (5e) et surtout, celle de l’avantage du terrain en playoffs. Ce constat reste un point noir tout de même ?
Bien sûr. Même si, encore une fois, il faut se rappeler que l’on est tout proches de finir #3, à un point près après avoir joué le haut du tableau derrière les deux monstres, Cannes et Ajaccio, une bonne partie de la saison. On peut notamment être satisfaits d’avoir effectué une belle saison à la maison (défaites contre Ajaccio et Cannes en saison régulière, contre Royan en ¼ de finale, Ndlr), en fidélisant je pense un public qui, de son côté, aura répondu présent. Après, à l’extérieur, l’objectif n’est pas atteint, ça reste un point noir en effet.
• Il a manqué un point au final pour prendre la 3e place à Cambrai. Sans évoquer le point de pénalité infligé par la DNACG, il y a eu plusieurs occasions manquées de ramener ce point…
Déjà, on a connu une très mauvaise entame de championnat loin de la maison. Avec de vraies gifles, à Royan, à Reims entre autres… C’est difficile à expliquer… Après, oui, il y a eu des occasions, contre France Avenir où on concède les deux premiers sets, à Nancy, à Rennes sur ce dernier match bien évidemment… Même sur un match à Cannes par exemple, d’où on repart avec un 3-0 sévère au regard de la prestation fournie et des scores très serrés sur les trois sets (à 23, 24, 22, Ndlr). Après, sans doute y a-t-il encore d’autres moments où on lâche des points, où on ne va pas chercher un 5e set, où on concède un 5e set au contraire…
• S’il y a eu moins d’irrégularité par rapport à la saison précédente, il y a eu cette belle période de six victoires de rang (dont l’une en Coupe de France), puis à nouveau plusieurs défaites consécutives. Idem en fin de saison. Comment expliques-tu cela ?
En décembre, juste avant Noël, on a un creux physique. Peut-être aussi que la défaite en Coupe nous renvoie à nos mauvaises périodes. Pour la fin de saison, il y a eu cette blessure de Jelle…
• Certes, mais il semble qu’il y ait eu comme une décompression après la victoire contre Martigues. Les joueurs n’ont-ils pas pensé trop vite que la place dans les #4 était acquise ?
Peut-être aussi c’est vrai… C’est assez difficile à expliquer. On a eu un début de championnat délicat avec de nouveaux cadres à intégrer, mais aussi des jeunes. On a mis du temps à trouver notre identité de jeu. Une fois cet élément en place, on a eu cette série de victoires.
• Tu as souvent parlé d’identité de jeu au fil de cette saison. L’avez-vous réellement trouvé au final ?Ç’a été long, fastidieux à gérer. Encore une fois, il a fallu intégrer tout le monde, gérer les forces et les travers des uns et des autres, polir les jeunes talents qui nous avaient rejoint. Tout ça prend du temps et, une fois qu’on l’avait trouvé, on a eu des aléas, de la fatigue, des blessures… C’est tellement fragile en fait…
• Peut-être davantage que les précédentes intersaisons, une page semble se tourner cette année. Avec des départs de joueurs qui tenaient une place importante dans la rotation, comme Lucas (Soldner), Atvars (Ozolins) ou encore Jelle (Ribbens) et ton capitaine, Soané (Falafala). C’est un nouveau chapitre qui va s’écrire désormais ?
Pour certains comme “Ozo“, la saison a été difficile. Il est clair qu’il n’a pas répondu à nos attentes sur un plan physique. On n’est pas parvenus à le remettre totalement d’aplomb suite à ses soucis de hanche et autres. Ç’a joué sur son moral au final, mais il revient bien en fin de saison. Pour Lucas, je ne sais pas ce que l’on aurait pu lui apporter en plus. Et inversement. Je pense qu’après trois ans, il avait besoin de changer d’air.
Jelle a fait deux belles saisons, même si l’on en attendait un peu plus c’est un indéniable. Après, je tiens à dire que nous avions décidé de ne pas le renouveler avant sa fracture.
Quant à Soané, il a été utile dans son rôle de couteau suisse. Sa polyvalence lui a permis de dépanner ici et là. Après six saisons ici, il y avait sans doute un peu d’usure aussi. Pour lui comme pour moi.
• Un mot sur le CFC (centre de formation), dont c’était la première année de fonctionnement…
On voulait créer cet outil, indispensable pour proposer une étape intermédiaire avant le groupe professionnel. Aujourd’hui, il nous faut faire progresser ce collectif, entre les joueurs qui sont partie intégrante du roster professionnel et ceux qui évoluent avec l’équipe Élite Avenir, réduire l’écart avec le groupe pro. Cela doit permettre de créer une plus grande émulation également.
• En attendant la prochaine saison, tu vas à nouveau endosser ton costume de coach adjoint en équipe de France. Avec les Jeux en ligne de mire…
Oui, il y a eu une bonne préparation à Cannes entre autres. Nous avons rejoint Orléans, pour une dernière rencontre de préparation face aux Néerlandais (samedi dernier, victoire facile des Tricolores, 3-0 à 19, 17, 18, Ndlr), puis la Turquie où nous débuterons la VNL contre les Bulgares (hier 21 mai à Antalya, succès français 25-21, 26-24, 25-14). Une compétition qui doit nous lancer vers les JO où, bien sûr, nous avons un titre à défendre. C’est un énorme challenge mais ô combien excitant !!! »