« Voilà, c’est fini,
On a tant ressassé les mêmes théories,
On a tellement tiré chacun de notre côté… »
Ces quelques mots sont issus de la chanson éponyme de Jean-Louis Aubert, et ils auraient pu résonner ce samedi soir, dès 21h30, la défaite fréjusienne consommée, la qualification royanaise confirmée…
Car souvent cette saison on aura ressassé cette absence de conviction, de consistance dans le jeu des Fréjusiens qui, c’est également vrai, auront eu leur lot de contrariétés tout au long de cette campagne, entre blessures (JELLE RIBBENS opéré du ménisque en pleine phase de préparation, avant de se casser le péroné en février, ATVARS OZOLINS en délicatesse avec une hanche ( ? ) quelque quatre mois durant, ou encore une JÉRÔME CLÈRE se bloquant le dos ce samedi dès le set inaugural) et autre pénalité administrative.
Car souvent encore, on a regretté cette absence de jeu collectif, de hargne, d’esprit de révolte, à l’image de ce que notait JEAN-PHILIPPE SOL, rappelant « sans l’entrée décisive de “Coco“ (CORENTIN SUC, Ndlr) jeudi (lire notre article retour sur ce match #3), on pouvait aussi passer à la trappe ».
“Coco” ne sera pas une seconde fois le sauveur
Justement, grâce au match ébouriffant du “doyen“ (en termes de saisons passées au club) fréjusien, l’espoir était revenu après le succès (3-1) arraché – le qualificatif est le bon – 48 heures auparavant à l’occasion de la 3e levée de cette série des ¼ de finale de playoffs. Mais ce n’était là qu’une échéance inéluctable simplement retardée, comme on le sentira assez vite dès l’entame de cette 4e manche.
Si LOÏC GEILER avait du coup logiquement laissé Suc à la direction du jeu, Fréjus n’aura mené qu’à deux moments (à 2-0 avec un ace de NACK-MINYEM, puis à 4-3 avec le 2e point d’“OZO“). Le reste du temps, les Pirates, lancés par un Martin Lallemand stratosphérique (5 des 6 premiers points de son équipe, 10 au total dans cette manche à 88 % en attaque, 3 aces et encore 83 % de réussite en récep’) assureront le service minimum. Servant le plomb (8 aces au total dans cette rencontre, partagés entre Lallemand (5) et l’autre homme fort de cette équipe du RAVB, le Tunisien Yassine Abdelhedi (2), et aussi Thiébault Bruckert (1), tout aussi efficaces en réception, feront un premier break (à 11-7) qu’ils emmèneront jusqu’au 25e point de cette manche initiale (25-23).
Mille millions de mille sabords !!!
Un scénario similaire s’établira au fil du 2e set, avec un chasseur (Fréjus) ne parvenant jamais à revenir sur le chassé (Royan), de 3-6 à 6-11, 8-13, 12-15. Malgré un retour à 21 égalité (en s’appuyant sur le duo Marty / Ozolins), malgré une attaque courte de Sol sauvant une balle de set, Abdelhedi rapprochera un peu plus encore le club de Grégory Alleix de son objectif et de la qualif’ (25-23 une nouvelle fois et deux manches à rien pour le RAVB).
Le technicien maritime justement, pas affolé pour deux sous après la défaite au match #3 – « on savait que ce serait le match le plus dur, on l’avait préparé comme il faut, comme toute cette série de playoffs, on a été bons mais ça n’a pas suffi » – avait une grande confiance en ses troupes. « On a tellement capitalisé en termes de méthode de travail, de confiance qu’on avait décidé de continuer sur cette même philosophie de jeu, en s’appuyant sur notre service notamment. » Le coach royanais nous gratifiera même en conclusion d’un joli « j’adore qu’un plan se déroule sans accroc », faisant ici référence à la célèbre réplique d’Hannibal Smith dans le feuilleton “Agence tous risques“.
Fréjus se saborde…
D’autant que les promus maritimes, libérés, délivrés, jouaient particulièrement intelligents en visant systématiquement CLÈRE et OZOLINS, maillons faibles du soir en réception. Une baisse de moral déteignant sur leurs partenaires, la malchance (on dira que c’est ça) s’invitant (comme souvent dans ces situations), à l’image de cette mise en jeu du pointu maritime venant buter sur le genou de Marty…
Hors peut-être un CORENTIN SUC, apparaissant comme le moins “passif“ des joueurs varois et qui, bien que meilleur contreur des siens (4 sur 9 au total pour son équipe), n’aura pas été une nouvelle fois le sauveur.
« La grosse différence entre les deux équipes sur cette quadruple opposition aura été cette volonté de toujours se battre, le fait de ne jamais renoncer, conclura LOÏC GEILER. Quand on est capable de revenir de 14-25, 12-18 pour revenir et gagner 3-1 (référence étant faite ici au match #2 voici six jours), c’est à tout le moins le signe qu’on ne lâche jamais. »
… et les Pirates prennent le large !
De 5-6, le score évoluera rapidement jusqu’à 5-12, 7-15, 9-18, avec une efficacité en réception largement en faveur des Royanais (54 contre 20 %). Et comme un symbole, c’est le bourreau (20 points de moyenne en quatre rencontres) des Fréjusiens sur cette série, Abdelhedi, qui signait le dernier point de cette partie à 25-19. L’ultime point de la saison pour les Fréjusiens, mais pas le dernier pour les Charentais… Dans 13 jours exactement, ils reviendront en effet tout près d’ici, de l’autre côté de l’Estérel, pour défier Cannes en match #1 de la première demi-finale, l’autre opposant Ajaccio à Cambrai.
Pirates contre Dragons, une belle affiche et quelque chose nous dit que beaucoup de Fréjusiens seront supporters de… (allez, on vous laisse deviner).