Ce jeudi soir, sur le coup des 22h00, après que FRÉJUS ait scellé sa victoire, trois manches à une, sur son tenace adversaire royanais et, par la même occasion, assuré un 4e match dans 48 heures et toujours à Sainte-Croix, voilà la phrase qui aura sans conteste été la plus répétée au cœur de la maigre affluence du jour : « Allez, à samedi ! »
Et pourtant, quelque 90 minutes plus tôt, ils n’étaient pas forcément très nombreux à se dire qu’il y aurait encore – a minima – un rendez-vous supplémentaire à Sainte-Croix cette saison. Parce que le ROYAN ATLANTIQUE VOLLEY-BALL, dans le sillage d’un Yassine Abdelhedi assumant parfaitement son rôle de leader (10 points inscrits en cette manche inaugurale), menait déjà un set à rien (25-21). Malgré l’absence de trois joueurs majeurs – son libero Anthony Chaillou et son central Corentin Vieux, retenus en Gironde… pour le boulot (ce qui ajoute encore à l’interrogation quant à une programmation pour le moins bizarroïde quand bien même il y ait des contraintes internationales), et l’attaquant Jean Oriol touché par un deuil familial, et nonobstant un David Guelle en délicatesse avec une cheville) –, les troupes du coach Grégory Alleix venaient, mine de rien, d’engranger là leur 7e set (contre un seul concédé) sur ces quarts de finale des playoffs.
Corentin Suc : coaching gagnant !
Bien aidés en cela par une équipe qui est apparue « crispée, tendue » (Lucas Soldner), « partie sur le même rythme qu’à Royan » (Soané Falafala), « qui semblait attendre de voir ce qui allait se passer sans paraître complètement concernée » (coach Geiler).
Du coup, à l’instar des qualifications cannoise (3-0 contre Mende, après un 3e match gagné 3-0 en Lozère) et ajaccien (3-2 à Martigues sur ce match #3), il semblait bien que l’on se dirigeât vers une série conclue en trois petits matches !
Un match sur courant alternatif
Série étant d’ailleurs un terme parfaitement approprié au vu de la rencontre, tant les deux protagonistes du soir alternaient tour à tour séries positives et négatives (3-7 puis 7-7 ; 14-17 puis 16-17 puis 16-21 puis 19-21 ; 21-25 Royan).
Un rythme qui perdurait dans la manche #2 (5-7, 8-7, 8-12, 13-12) avec alors (à 10-12) un magnifique sauvetage défensif de Corentin Suc ramenant la balle dans sa moitié de terrain… depuis le banc adverse !!! « Un déclic », attesteront de concert l’intéressé ou encore Joshua Marty. Nouvelles séries (15-16, 18-16, 18-19, 21-19) pour atteindre le money time et une dernière (de 22 égal’ à 25-22) pour revenir à 1-1 au tableau d’affichage.
“Nack“ et “Josh“ tous blocks dehors !
Enfin dans le match, Fréjus répondait à des Charentais toujours sans complexes et jouant jusqu’au bout leur rôle de trouble-fête. Le bon succédait au moins bon, qui précédait encore du bon (7-9, 11-9 puis 11-12). Il fallut attendre un magnifique block de “Coco“ Suc sur un contre de Johan Petro, d’autant moins attendu que le réceptionneur fréjusien avait directement relancé dans le camp royanais.
Fréjus revenait alors à 15-16, avant que le même Corentin Suc n’enchaîne une… série de services (4, dont un ace… avec l’aide du filet), donnant enfin un avantage – à 19-16 – qui s’avérera décisif : 21-20 puis 24-20 et un 25e point mettant l’équipe azuréenne sur les bons rails, ceux d’un premier succès sur ces ¼ de finale !
D’autant que la réussite changeait de camp (quatre mises en jeu varoises “juste“ ralenties par le filet), mais aussi que William Nack-Minyem (4) et Joshua Marty (2) sortaient la machine à blocks ! 8-3, 12-8, un blessé supplémentaire pour Royan – Grégory Alleix évoquant « un coup au genou pour notre central » (le Camerounais Steve Boyomo, Ndlr) – et les Pirates baissaient enfin pavillon (14-8, 17-10, 20-14, 23-15).
Suc à la baguette… magique
Le futur MVP – qui s’était donné pour mission, en rentrant sur le terrain, et le soufflant à ses partenaires, d’apporter « un peu de magie » – offrait le 24e point à ses coéquipiers (24-18), un Martin Lallemand plus en retrait que d’ordinaire, scellant le sort du match sur un service terminant dans le filet, lui l’un des plus efficaces en ce domaine (2e marqueur d’aces – 34 -, deux de moins que… Marty).
« Bravo aux joueurs déjà », félicitait Loïc Geiler après coup, concédant « même si l’on n’a certainement pas joué notre meilleur volley ». « Le contexte émotionnel était difficile », pressent, présent, mais l’essentiel – gagner ce premier match – a été réalisé.
« Place maintenant à la récup’ parce que, dès samedi, on les retrouve », prévient le technicien varois, son capitaine Soané Falafala renchérissant, « ils n’auront plus la fatigue du voyage, il y aura certainement un peu plus de répondant de leur part samedi. Ç’avait été le cas pour nous la semaine dernière : pas bons au premier match, beaucoup plus présents au 2e ».
Pour Fréjus, les joueurs, les dirigeants (Olivier Conte et Alexandre Bonnard, vraiment pas bien lors des deux premiers sets, se sont faits quelques cheveux blancs supplémentaires) attendent désormais avec impatience le match #4 (samedi 23, 20h à Sainte-Croix), et surtout une salle à nouveau pleine et électrique pour porter le club varois !!!