En s’imposant en quatre manches face au REIMS VOLLEY 51 – « dans la douleur », attestera bien après coup le président ALEXANDRE BONNARD -, les Fréjusiens n’en ont pas moins réussi l’une des belles opérations de la soirée, la 14e en Ligue B, et grimpent de deux rangs au classement (à égalité avec les Martégaux – 21 pts – vainqueurs de Cannes, et désormais à une longueur des Cambrésiens – 22 pts – très lourdement défaits en Lozère, à 19, 17 et 17), quand bien même Reims, justement (19 pts), en fonction de son résultat sur son match en retard à France Avenir, peut repasser devant.
A l’opposé, le club champenois ne pourra se satisfaire d’une défaite extrêmement frustrante, qui ne leur rapporte rien alors que tout s’est « joué à des détails » (LOÏC GEILER), six petits points au final séparant les deux adversaires du soir.
Mais le volley est ainsi fait que sans se montrer dominateurs – hors le set inaugural (11-5, 21-14 mais 24-21) – et par trop irréguliers, les partenaires du MVP JEROME CLERE (21 points à son actif et une grosse présence en parallèle sur le plan défensif) auront su maîtriser les moments importants, notamment dans le money-time des 3e et 4e manches.
REIMS : et un, et deux, et trois absents !
Pour autant, après cette entame de match assez similaire au dernier match devant Royan il y a dix jours, « où l’on “écrase“ l’équipe adverse, notre jeu s’étiole ensuite », l’entraîneur varois – revenu d’un stage en début de semaine avec le staff de l’équipe nationale pour peaufiner le programme des Bleus en cette année olympique – pouvait noter la « belle résistance des Rémois privés de leurs deux principales armes offensives (le pointu Boudjemaa Ikken et l’attaquant Abdel-Aziz Dpumbia, tous deux blessés à la cheville, Ndlr), qui n’ont vraiment pas à rougir de leur défaite ce soir ».
D’autant que c’est même de trois atouts offensifs que le coach marnais, José Amet, devait déplorer l’absence, les forfaits annoncés et déjà évoqués d’Ikken (déjà blessé en fin d’année passée, il s’est à nouveau fait mal à la cheville dès le premier set devant Royan) et Doumbia (une cheville également pour lui, toujours face aux Charentais), s’ajoutaient à l’absence d’un autre attaquant, le jeune Nikita Stepnov (une… 3e cheville face aux Nancéiens pour conclure 2023). Il aura donc fallu au promu composer avec ces blessures et ces absences et repenser l’attaque, en faisant glisser un Yohann Leray, central, vers un poste d’attaquant pas focément parfaitement maîtrisé.
Mathias Pire pas loin du meilleur
Pour sa part, avec un ATVARS OZOLINS en tenue mais toujours préservé par con coach – « son entrée en jeu n’était pas nécessaire en début de match et, après, avec plus d’une heure de match déjà passée, ç’aurait été risqué » -, Fréjus, on l’a dit, avait pris la rencontre par le bon bout, pour empocher la manche initiale sur une 2e main de LUCAS SOLDNER (25-21 en 21’).
Mais le club de l’ancien Fréjusien Quentin Rossard, sans déchets à la passe, d’un libero (Yacine Legrand) omniprésent, sans oublier un Mathias Pire, grand serveur et scoreur efficace, allait démontrer que sa place dans le haut du classement n’était pas usurpée. Loin de lâcher le morceau, et même sans offrir un volley champagne, le RV51 annihilait les efforts locaux, compilés avec une formidable inconstance (9-5, 11-8 puis 11-12 ; 17-15 puis 19-22 et finalement 23-25, en 25’), pour recoller au score.
Depuis quasiment le début de saison – et le capitaine SOANE FALAFALA le confirmait encore dans les colonnes du quotidien local en présentation de ce match -, LOÏC GEILER insiste sur le manque de régularité de ses ouailles, capables d’alterner les (parfois très) bonnes séquences (comme cette série de cinq blocks à 7 égalité au 5e set, quatre plus le gagnant de JEAN-PJHILIPPE SOL) mais également de montrer des erreurs indignes à ce niveau.
Pas seulement au service (20 % de déchets encore ce samedi soir, même si Geiler confirmera avoir « demandé à ses joueurs de prendre des risques » dans ce domaine, et en dépit d’une série de six mines envoyées par JOSHUA MARTY pour faire le break, de 14 égalité à 19-14 dans le set #3), mais dans tous les autres secteurs. D’un block inconsistant à des offensives manquant d’agressivité, de tranchant. « On croit que c’est arrivé et on ne fait pas les efforts nécessaires pour conclure le point », note encore le coach azuréen.
GEILER : coaching gagnant !
Même mené deux manches à une (25-23 pour le FVV dans le 3e set), le promu profitait encore des montagnes russes et des approximations proposées par son hôte du jour pour mener les débats et la vie dure aux Fréjusiens (11-14, 16-19). L’instant choisi par Loïc Geiler pour un coup de coaching gagnant, lançant ROMAIN BREGENT à la place d’un WILLIAM NACK-MINEYM moins… tranchant que devant Royan. Bien en prit à l’entraîneur assistant de l’équipe de France puisque l’ancien Cannois allait s’avérer décisif sur trois blocks, le premier avec Joshua Marty (pour revenir à 18-10), les deux suivants tout seul comme un grand (le 2e monstrueux) et à suivre pour reprendre l’avantage à 21-20. Trois attaques gagnantes de Marty et un block de Sol plus tard, Fréjus empochait les points qui lui suffisaient pour empocher le match et trois points bienvenus, on l’a dit !!!
Epuisante à regarder, épuisante pour les joueurs
Sans proposer un match de haute volée, Fréjus aura donc, on insiste là-dessus, remporté une victoire « épuisante à regarder, épuisante pour les joueurs » (Alexandre Bonnard), mais essentielle dans la course aux play-offs. Le tout avec, à venir pour conclure ce premier mois de l’année, un délicat déplacement à Saint-Quentin, battu 1-3 en Charente-Maritime sans avoir su profiter de son avantage initial (26-24 dans le set #1), et la réception de Cambrai (27 janvier).
De son côté, José Amet et Reims risquent encore de souffrir dans les semaines à venir (match en retard à France Avenir le 18, Cannes sur la Croisette dans la foulée – 20 janvier – et réception d’Ajaccio en fin de mois), en fonction de la récupération (ou non) de leurs blessés. Mais l’opiniâtreté démontrée en terre varoise ce samedi peut également leur permettre d’aller chercher d’autres bons résultats.