Arrivé à l’été 2022 en provenance du club voisin de Nice Volley-Ball, le libero international belge JELLE RIBBENS avait alors signé dans l’est-Var pour deux saisons. « Une bonne chose car ainsi, j’ai pu vivre une intersaison tranquille sachant que j’avais un contrat assuré pour l’année suivante. »
Mais son été, finalement, ne sera pas si tranquille. En vacances dans son pays natal pour « visiter la famille », JELLE profitera d’un match international de Golden League (la “D2“ de la VNL, Ndlr) contre l’Ukraine pour aller saluer ses anciens coéquipiers des “Red Dragons“. L’international affirmait au printemps dernier qu’il ne faisait pas une obsession de la sélection : « j’ai fait mon temps, je laisse la nouvelle génération se mettre en place », avouait le joueur de 31 ans (depuis le 17 mars), ajoutant, « cela m’a permis qui plus est de goûter un été sans volley pour la première fois depuis longtemps ».
J’y vais ou j’y vais pas ?
Pour autant, au regard du match ce soir-là (défaite 3-0), JELLE s’est imaginé retrouver une place au sein du groupe belge. En fait, « le sélectionneur (l’Italien Emmanuel Zanini, Ndlr), pas plus que ses adjoints, ne me connaissaient pas (?). Je me suis présenté et finalement, j’ai été rappelé ».
Contrairement à l’été précédent « où j’avais été rappelé un peu en dernière minute », sélection déclinée « car j’avais déjà tout planifié sur cette période concernant mon emploi du temps », le natif de Brasschaat dans la Province d’Anvers ne s’est cette fois pas fait prier. « J’étais vraiment motivé, à la fois pour retrouver des joueurs avec qui j’évolue en sélection depuis les 16 ans, et aussi pour une raison plus personnelle », que nous tairons ici, simplement avancer que le joueur flamand avait envie de « rendre fier (sa) famille ».
Un goût d’inachevé face à la Pologne
De par leur ranking (11e en Europe, 17e au niveau mondial), nos voisins d’outre-Quiévrain avaient pour « premier objectif de sortir des poules ». Ce qu’ils feront à l’issue d’une phase inaugurale conclue à la 4e place derrière l’Italie, la Serbie et l’Allemagne (cette dernière poussée au set décisif), en ayant dominé l’Estonie de l’ancien libero fréjusien Johan Vahter (3-1) puis la Suisse (3-0). Mais un 4e strapontin qui leur proposait en 8e de finale ni plus ni moins que le futur champion polonais. « On voulait sortir des poules puis voir ensuite. En tombant la Pologne, c’était difficile de faire plus dur. »
Pourtant, en jouant sans pression – peut-être un peu trop même -, les Red Dragons ne sont pas passés « loin d’accrocher un tie-break. Ce qui m’aura du coup un peu laissé un goût d’inachevé ».
Le TQO lui passe sous le nez à cause du ménisque
Quelques semaines plus tard (30 septembre -> 8 octobre), Jelle aurait dû accompagner sa sélection pour essayer d’aller chercher une qualification olympique lors de l’un des trois tournois (TQO) proposés. En Chine pour les Belges avec, comme adversaires, la Pologne (encore), les joueurs locaux, deux pays européens (Pays-Bas et Bulgarie), deux nations sud-américaines (Argentine, Mexique) et enfin le Canada. Mais sans leur libero !
« J’ai connu une alerte au ménisque avant l’Euro. Mais l’on m’a dit que ce n’était rien. Alors, j’ai joué et (sans doute / peut-être) aggravé la blessure. Parce que la douleur était toujours présente et accrue au retour d’Italie. »
Aussi, avant d’embarquer pour la République populaire de Chine, Jelle a de nouveau consulté. Et la sanction est tombée, avec « un morceau de ménisque cassé. J’ai donc pris la décision de me faire opérer ».
Sans Ribbens, suppléé par Kobe Verwimp, les Red Dragons ne seront pas loin d’accomplir une performance majuscule au cœur de l’Asie. Dominant la Chine et le Canada (3-1), passant trois sets secs aux Néerlandais et Mexicains. Poussant enfin le champion d’Europe tout comme l’Argentine aux cinq sets, malheureusement à chaque fois cédés à leurs adversaires.
À un set des JO de Paris…
De la sorte, avant de conclure ce TQO face à la Bulgarie, la Belgique avait encore son destin en mains pour aller chercher le 2e billet qualificatif derrière la Pologne. Las, avec une 3e défaite au tie-break, les Red Dragons verront finalement Canadiens (2es et qualifiés) et Argentins (3es) leur passer devant. « On passe à un set de la qualif’ (la victoire au tie-break aurait suffi pour s’asseoir sur la 2e marche, Ndlr), maugrée Jelle. C’était une réelle chance, à l’issue d’un tournoi, pas en bénéficiant d’un ranking. Mais cela n’est pas passé et les gars ont parfaitement joué le coup, ils ont fait un super tournoi… Malheureusement… »
Opéré dans son pays, le Flamand regagnera la Côte d’Azur, intégrant le Cers (Centre européen de rééducation du sportif) de Saint-Raphaël – Boulouris. « Avec un accueil et des soins au top », qui permettent aujourd’hui au titulaire du poste de libero de briguer une place dans le six samedi contre Ajaccio.
Se remettre à l’endroit avec Fréjus
Le tout au lendemain d’une véritable gifle encaissée sur la Côte Atlantique en ouverture du championnat (0-3 à Royan, à 22, 16, 21). Spectateur du match… à la télé, le n°4 fréjusien a noté des « regards qui en disaient long. On n’était vraiment pas dans un bon jour, alors que Royan était en plein réussite. Après, les Charentais n’ont pas volé leur succès. Mais depuis le début de semaine, j’ai vu des joueurs vexés, qui veulent prouver que c’était un accident, un jour sans, et qu’ils valent beaucoup mieux ».
Puisse l’international belge avoir raison et apporter, de par son rôle et son poste, un peu de liberté et de légèreté dans les têtes de ses partenaires et les porter vers un premier succès cette saison.
