LBM J21 – Antonin Roulleau retrouve les Ajacciens samedi à Sainte-Croix : « Tant que je joue au volley, je suis heureux »

Nous étions avec Théo Conré voici quelques jours, le RA d’Ajaccio qui reviendra du coup ce prochain samedi sur un parquet qu’il connaît bien, celui de Fréjus en l’occurrence. Nous voici à présent avec un central, Antonin Roulleau, qui a lui fait le chemin inverse pour gagner le Fréjus Var Volley en provenance de la capitale de l’Île de Beauté.

Un “reverse“ qui nous donne l’occasion de découvrir un joueur de l’ombre, occasion encore renforcée et justifiée par le titre de MVP qui lui a été décerné à l’issue de la victoire fréjusienne (3-1) à l’ASU Lyon.
« Personnellement, si je n’attache pas réellement plus d’importance à ce titre qui reste honorifique au regard de la victoire de l’équipe, c’est vrai, quand même, que ça fait du bien à l’ego et à la confiance. De montrer que le public a décelé le fait que si l’on gagné, j’ai aussi pris une place prépondérante dans cette victoire. »

Antonin Roulleau dit ne pas attacher plus d’importance que cela à un titre de MVP de la rencontre, mais celui reçu à Lyon samedi dernier lui a quand bien fait un grand bien, n’est-ce pas Anto’ ?

« La vie de nomade ? J’ai l’habitude »

Pas bêcheur pour un sou, pas du genre à se prendre pour ce qu’il n’est pas, l’Angevin de naissance (il fêtera ses 27 ans le 13 avril prochain, la veille du 39e anniversaire de son coach) traverse la vie et sa carrière de volleyeur tranquille comme l’on dit aujourd’hui. Il en connaît les avantages et les inconvénients comme le fait, « malgré une plutôt bonne saison l’an passé, de voir son poste “sacrifié“ sur l’autel de l’argent pour mettre en place un CFC (Centre de formation pour les clubs pros). Et je sais que cela risque de se renouveler cette année à Fréjus ».

Nulle pointe de rancune ni de reproche dans les paroles d’Antonin – qui vit bien « cette vie de nomade, j’ai toujours baigné là-dedans (partir de chez lui à 16 ans, Ndlr), j’ai l’habitude », ainsi qu’il répondait il y a quelques années à une question d’un confrère de Ouest-France, juste avant de quitter Rennes.

Car Anto’ a déjà pas mal bourlingué à travers la France. Premiers pas de volleyeur à Saint-Sylvain-d’Anjou, village périphérique d’Angers, pôle espoirs de Dinard, « parcours classique au Centre de formation du Rennes Volley 35 » (2014 -> 2017), avant un premier contrat pro à Saint-Quentin, Saint-Nazaire, Nantes-Rezé et un retour au Rennes EC et de gagner la Corse. « À chaque fois une année, donc oui, c’est vrai, j’aimerais aussi me poser un peu parfois. D’autant que je ne suis pas tout seul (référence étant faite ici à Aline, son amie, qui tente actuellement une reconversion dans la poterie). Et ici, à Fréjus, nous sommes plutôt bien, Aline a même trouvé un atelier dans le cœur historique pour cuire ses créations. »

Même poste de central, un destin contraire cette saison avec un Dani Macarro au corps “maltraité“ par les blessures, mais parfaitement suppléé par Antonin Roulleau. Et si le second rejoignait le pays du premier l’an prochain ?

Gaz’ : illusions rapidement transformées en désillusions

Débarqué en Corse la saison passée en provenance de Rennes, Antonin Roulleau, central de son état, est arrivé pour y « tenir un rôle de 3e central. Puis les évènements ont fait que je suis devenu titulaire ». Dans une saison galère pour les Gaziers, alors tout juste relégués de Ligue A, et qui se berçaient sans nul doute d’illusions en espérant retrouver l’Élite dans la foulée. Mais entre blessures (rapides dans la saison pour le réceptionneur colombien Giraldo), longues indisponibilités (deux mois pour Florent Lacassie, blessé à l’épaule, alors que l’ex-Cannois et Poitevin était revenu sur l’Île de Beauté pour stabiliser l’équipe et apporter son expérience), erreurs de recrutements, il a rapidement fallu ajouter le préfixe “dés“ aux illusions ajacciennes.

Il sait saisir sa chance

Mais dites-nous, une telle succession de galères pour une saison affublée du même qualificatif, ça ne vous rappelle rien ? Eh oui, tout le monde a bien compris. La saison 2021-2022 du GFCA ressemble à tous points de vue à la campagne 2022-2023 de Fréjus !
Surtout que, là encore venu pour suppléer Maccaro et Ostvik au centre, Antonin Roulleau a notamment profité des absences de l’Espagnol pour faire son trou et gagner du temps de jeu.

Mais l’ancien Ajaccien, au moment de croiser la route de son ancien club, ne veut pas être le chat noir pour autant. En revanche, depuis son passage sur l’Île de Beauté et une saison « dans un club somme toute très attachant – on est sur une île et on se rapproche beaucoup plus vite qu’ailleurs », Antonin a quelque peu modifié sa philosophie et son approche du volley et de la vie. Le volley n’est pas « le sport le plus rémunérateur qui soit. Alors, il est important aussi de se retrouver dans une région sympa, où il fait bon vivre ».

26 ans seulement (enfin, encore pour un mois), mais Fréjus est déjà le 6e club professionnel d’Antonin depuis son départ du CFC de Rennes en 2017

Et pourquoi pas l’Espagne en cas de départ ?

S’il se gère tout seul jusqu’à maintenant, Antonin réfléchit à « prendre un agent ». Et « si je suis amené à ne pas être conservé à Fréjus (encore une fois, je n’ai pas dit que je voulais partir, attention), je serais assez tenté par une aventure à l’étranger. Pourquoi pas en Espagne d’ailleurs ? Et toujours pour le cadre de vie ». Après, « moi, tant que je joue au volley, je suis heureux partout ».

En attendant, Antonin Roulleau aimerait bien que l’aventure fréjusienne pour cette saison se prolonge encore quelques semaines. Qu’au moins l’espoir de se qualifier demeure une semaine supplémentaire… Jusqu’à ce qui serait alors un “8e de finale“ sur un match sec à Martigues !

Un Antonin Roulleau qui exulte, voilà une image que l’on voudrait bien revoir ce samedi contre Ajaccio

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Fréjus Var Volley

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