La messe est dite, les carottes sont cuites, la fin des haricots… les expressions sont multiples dans ce genre de situations marquant un espoir, celui de disputer les play-offs, qui s’est probablement évaporé ce samedi soir avec cette défaite, la 11e cette saison, concédée devant les Vauclusiens et le MVP de la rencontre le massif pointu Maoni Talia (32 points à 62 %), admirablement servi par un Max’ Mourier que d’aucuns, à raison certainement, considèrent comme le meilleur distributeur de la Ligue.
Bref, les choses se sont décantées plus rapidement qu’espéré pour Fréjus. Dans la position du chasseur, le club varois entendait s’appuyer sur une série de deux victoires – presque le bout du monde pour le Fréjus version #2022-2023 – joliment initiée devant Saint-Quentin et poursuivie face aux espoirs de France Avenir 2024, pour prendre le dessus sur une équipe avignonnaise en perte de vitesse ces dernières semaines (deux succès, quatre revers depuis le début de l’année).
Le service dessert les desseins fréjusiens
Une perte de vitesse essentiellement comptable car Avignon a surtout dû faire face à un calendrier peu amène (2-3 à Mende, 0-3 à Saint-Quentin, 0-3 devant Illac, 2-3 à Nancy). Et les Vauclusiens l’ont rapidement démontré dès le set initial, dans un mano a mano qui durera jusqu’à 18 égal’, avant de voir une équipe, visiteuse en l’occurrence, prendre deux longueurs d’avance au tableau d’affichage (18-20, 19-21). Malgré un pourcentage indigent au service (33 % de ratés sur cette première manche), donnant logiquement des ballons beaucoup plus faciles à négocier à leurs adversaires, les Fréjusiens restaient dans le coup, sauvant deux balles de set mais manquant les quatre qui s’offraient à eux. Au final, avec un Talia déjà en verve (8 pts dans cette manche), Avignon prend le set à 28-30, sans doute un tournant dans ce match âprement disputé.
Lucidité contre poussivité
Le 2e set sera à l’image de nombreux 2e sets fréjusiens depuis le début de saison, à savoir manqué. D’un côté, une formation vauclusienne lucide, sereine (à l’image de son maître à jouer, Maxime Mourier), d’un pointu (Talia, 7 pts dans ce 2e set) – « sur lequel on n’aura jamais trouvé la parade », regrettera après coup le coach local, Loïc Geiler –, d’une défense toujours efficace (à l’exemple de Mathis Faure, le libéro). De l’autre, une équipe fréjusienne vaillante certes, mais sans génie, sans un joueur plus haut que l’autre, un jeu qui apparaissait poussif et où la réussite aura tôt fait de choisir son camp.
Pas celui des Varois malheureusement – après, la chance se provoque, a-t-on coutume de dire – qui n’auront fait que suivre de loin (2-8, 11-16, 16-21, 19-23, 22-25).
Mourier impose le rythme et régale Talia… qui régale
La mire enfin réglée, Joshua Marty apportait quelque danger au service, le block fréjusien fonctionnait mieux (6 des 9 contres réussis dans ce 3e set, avec Ostvik et Roulleau), Fréjus faisait le dos rond pour bousculer les partenaires du central Fernandez (11-6, 13-9) mais sans réellement distancer les joueurs de la Cité des Papes (15 égalité, 18-19). À 21-23 puis 22-24, soit balle de match Avignon, Ozolins (grippé au cours de la dernière semaine, une maladie qui aura par ailleurs frappé un Lucas Soldner cloué au lit à l’heure du match), Ostvik, Marty et Falafala sauvaient deux balles de 3e set, faisant tourner à 26-25. Mais il faudra cinq balles de set (31-29) pour faire se lever le public, redonner du suspense à cette rencontre et espérer que les mouches aient changé d’âne, enfin que le match allait définitivement tourner pour les locaux.
Ben Romdhane, deux sets de MVP
Ce ne sera pas le cas et, sous l’impulsion du Tunisien Oussama Ben Romdhane (9 points dans cette ultime manche et de véritables mines au service), Avignon allait sans difficulté chercher le set (25-18) et le match (3-1) qui leur assure à 85 % une place en phase finale (6e, 31 pts, +7 par rapport à Nancy 9e, un point supplémentaire d’avance sur Fréjus).
« Que dire ?, constatait, déçu mais pas dépité non plus, le président Alexandre Bonnard. On est à notre place. Après, on ne fait pas un mauvais match, mais Avignon est nettement un cran au-dessus. » D’autant qu’un résultat – 3-0 pour Ajaccio et son MVP, Théo Conré, devant des Illacais sans doute encore touchés eux aussi par la grippe après que c’eut déjà été le cas devant Mende il y a huit jours – n’arrange pas les affaires varoises.
Pas complètement éliminés, mais…
Maintenant, les revers nancéien (1-3 à Rennes) et martégal (0-3 à Mende avec un sévère 13-25 dans le set initial) laissent les Lorrains et même les Provençaux (actuels derniers qualifiés pour les play-offs) à portée de points (1 et 6) des Fréjusiens.
Mais plus ça va, moins ça va et, plus que jamais, une potentielle qualification passe par un sans-faute à Lyon (samedi prochain), devant Ajaccio (dans quinze jours) puis à Martigues (11 mars). Et encore…