Carte importantissime que celle jouée ce samedi soir par le Fréjus Var Volley face à Avignon pour le compte de la 19e journée de Ligue B. Une défaite et « ce serait pratiquement cuit » (dixit Coco Suc), sous-entendu dans cette folle remontée vers les play-offs après laquelle courent les Fréjusiens. Un succès et un nouveau pas serait franchi dans la remontada dont nous parlions ce vendredi matin dans un autre article.
Un élément est certain, les joueurs varois vont aborder cette rencontre décisive avec le mors aux dents et une confiance revigorée par des prestations beaucoup plus en adéquation avec leur niveau escompté en début de saison depuis quelques semaines. Y compris en terre hostile (Illac par exemple où Fréjus aurait dû faire mieux) ou à France Avenir, sèchement dominé la semaine passée après que le FVV ait mis mal Saint-Quentin huit jours auparavant.
Ribbens a la frite
Et parmi ces Fréjusiens en confiance, un certain Jelle Ribbens, celui que l’on attendait, le vrai patron en récep’ et défense, d’ailleurs reconnu à sa juste valeur, celle de MVP sur les matches de Saint-Quentin et France Avenir. Un titre, celui de meilleur joueur, plus souvent attribué aux attaquants et pointus, voire aux passeurs et centraux. Enfin, bref, pas aux libéros, dont le travail de l’ombre n’est pas toujours apprécié. Ou si peu, puisqu’ils ne sont que quatre autres joueurs évoluant à ce poste précis (vous savez, celui dont le maillot est différent), d’Emmanuel Ragondet le Martégal (à deux reprises également… mais pas d’affilée), au jeune Enzo Lopez (de France Avenir), en passant par le Lorrain Théo Garnon (Nancy) et le Lozérien Maxime Cheung (Mende).
Rangée au placard la demi-saison cauchemardesque de septembre à décembre, oubliés les atermoiements, blessures et autres frictions dans le groupe, le Fréjus nouveau est arrivé en cette année 2023, « depuis qu’un “Fala“ est revenu, depuis que l’on semble avoir trouvé ce “six“ titulaire, qui nous aide à perfectionner nos automatismes, à vraiment trouver nos places et notre rôle »… Et le libéro fréjusien en tout premier lieu, comme en attestent ses deux dernières sorties par conséquent, excellentes au demeurant, sans déchet devant Saint-Quentin, à peine moins bien à France Avenir !
Une place enfin trouvée
« Je sais qu’en signant ici, on attendait beaucoup de moi. De par mon expérience déjà (Jelle joue actuellement sa 10e saison en France, entre Ligue B et Ligue A, Ndlr), et mon poste ensuite. Il fallait aussi apprendre à se connaître, car chaque joueur va réagir différemment. Mais, de mon côté, j’ai peut-être trop laissé faire, je ne me suis pas imposé, je ne voulais pas gêner d’autres joueurs en le sortant de leur position de confort. Maintenant, c’est fini. Avec “Fala“, on se situe parfaitement, je prends ma place et écarte les autres au besoin. »
En somme “the patron“ attendu, sachant que bonnes réceptions engagent souvent une attaque beaucoup plus facile à mettre en place, nonobstant une confiance amoindrie dans les rangs d’en face.
Quatre matches, quatre “finales“ !
L’international belge – il l’est toujours même s’il laisse volontiers « la nouvelle génération se mettre en place, moi j’ai fait mon temps, et notamment goûté l’été dernier des moments enfin pour moi, sans volley » – se satisfait de ce joli succès contre Saint-Quentin (« on voulait cette victoire pour concrétiser le mieux entrevu ») et l’enchaînement réussi à France Avenir, dans « un match toujours piège » (Fréjus a déjà payé par le passé) mais « parfaitement maîtrisé et avec une belle régularité ».
Et d’une équipe qui n’y croyait plus vraiment, Fréjus redevient le chasseur qui entend bien aller avaler ses proies. À commencer par Avignon, qui n’est pas meilleur que nous, mais il va falloir « garder ce rythme, savoir imposer notre jeu, mettre de la pression ». Parce que les Fréjusiens ont regardé le calendrier (il est même affiché dans le vestiaire pour trois adversaires directs (Martigues, Avignon, Ajaccio), plus ou moins évident selon les protagonistes, et constaté que, « si quatre “finales“ nous attendent d’ici le 11 mars, si nous n’avons pas uniquement notre destin entre nos mains, celui-ci nous appartient encore si on fait un sans-faute ». Et l’on verrait alors qui a les nerfs les plus solides pour conserver (ou aller chercher) un fauteuil dans les huit !
Roulleau au bout, Macarro mort de faim !
De toute façon, à ce stade de la compétition, nul besoin de se prendre la tête, tout le monde a su élever son niveau de jeu, il faut continuer ainsi. Avec, autre atout dans cette folle… remontada, le retour d’un Dani Macarro littéralement mort de faim et qui pourra laisser reposer un Antonin Roulleau, justement un peu au bout… du rouleau, considérant néanmoins qu’il a parfaitement fait le job tous ces derniers matches !
Pas question pour autant de faire des plans sur la comète, mais la réception d’Avignon doit permettre aux Fréjusiens de se mettre sur la bonne orbite, celle qui envoie en play-off !
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• LIGUE B, journée 19, FRÉJUS VAR VOLLEY vs AVIGNON VOLLEY-BALL
Samedi 18 février, 20h, salle Sainte-Croix
Entrée : 5 € – Snack et boissons sur place
FRÉJUS VAR VOLLEY
1. Evgueny Karpinskii (Russie), pointu, 26 ans, 2,02 m
2. Lucas Soldner, passeur, 23 ans,1,86 m
3. Corentin Suc, passeur, 28 ans, 1,87 m
4. Jelle Ribbens (Belgique), libéro, 30 ans, 1,85 m
5. Daniel Macarro (Espagne), central, 29 ans, 1,98 m
6. Soané Falafala, réceptionneur-attaquant, 30 ans, 1,98 m
8. Petter Ostvik (Norvège), central, 24 ans, 1,99 m
9. Nikola Zugic (Serbie), réceptionneur-attaquant, 25 ans, 1,96 m
10. Joshua Marty, réceptionneur-attaquant, 20 ans, 2,00 m
11. Antonin Roulleau, central, 26 ans, 1,95 m
17. Atvars Ozolins (Lettonie), réceptionneur-attaquant, 23 ans, 1,96 m
Entraîneur : Loïc Geiler – Statisticien : Mattia Minelli (Italie)
AVIGNON VOLLEY-BALL
2. Mathis Courdavault, passeur, 22 ans, 1,92 m
4. Maoni Talia, pointu, 30 ans, 1,96 m
5. Keanu Taraihau, central, 21 ans, 1,97 m
6. Kevin François, réceptionneur-attaquant, 34 ans, 1,89 m
7. Maxime Mourier, passeur, 35 ans, 1,94 m
8. Antoine Fleury, libéro, 25 ans, 1,91 m
9. Maxime Laumon, réceptionneur-attaquant, 22 ans, 1,96 m
10. Mathis Faure, libéro, 20 ans, 1,84 m
11. Gaston Emiliano Fernandez (Argentine), central, 27 ans, 2,01 m
12. William Louis-Marie, central, 21 ans, 2,02 m
15. Théo Bray, passeur, 21 ans, 1,83 m
17. Oussama Ben Romdhane (Tunisie), réceptionneur-attaquant, 20 ans, 1,94 m
18. Check Ethan Namboue, pointu, 19 ans, 1,94 m
Entraîneur : José Amet
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L’HISTOIRE DU MAILLOT DE JELLE
Au volley, le libéro, c’est celui qui a un maillot différent de ses partenaires. Pourquoi ? Parce que son rôle est régi par des règles spécifiques (remplacement libre sur un des joueurs en base arrière, attaque, contre et service leur sont interdits, ainsi que la fonction – moins essentielle – de capitaine). Ainsi différemment apprêté, le libéro est ainsi plus facilement identifiable par l’arbitre.
La LNV ayant, sur la tunique 2023, estimé la différence insuffisamment marquée entre celle de Jelle Ribbens et de ses coéquipiers, a demandé au club de retravailler cet élément. Alexis Sentenac, ancien volleyeur, désormais joueur de padel de mérite, et encore dessinateur de BD (Goldorak, c’est lui… entre autres) a donc remis son travail sur l’ouvrage et une feuille de papier vierge sur sa planche pour dessiner, avec le même concept qu’à l’initiale, à savoir avec le thème Goldorak sous-jacent, ce maillot arboré depuis le début de l’année par notre libéro. « Avec les couleurs de Goldorak, explique Alexis, d’où cette prépondérance du rouge, du jaune et du noir »…
Accessoirement les couleurs nationales belges, élément qui aurait pu faire croire que… « Pas du tout, c’est un pur hasard mais, après tout, si cela est une sorte d’hommage aux Belges et à notre libéro, pourquoi pas… » Et tant mieux serait-on tenté d’ajouter qui semble porter chance à Jelle Ribbens, Anversois de naissance qui a porté à près de 80 reprises le maillot de la sélection d’outre-Quiévrain.