“L’important, c’est les trois points“. Pas d’hésitation à emprunter ce jargon pour le moins footballistique (autant que langue de bois) au lendemain de la victoire fréjusienne devant le Rennes EC Volley (3-1). Loin de nous, et de tous les observateurs présents, d’affirmer que l’omniprésent et irréprochable “Ozo“ (25 points) et ses partenaires ont renvoyé les Bretons à leurs études, car ce ne serait pas la vérité.
Mais, encore une fois, au lendemain du non-match proposé devant Martigues la semaine dernière – Martégaux qui, entre parenthèses, ont laminé (3-0 à 23, 30, 16) le Grand Nancy, qui récupérait son pointu Abiud Chirchir (22 points hier !) mais a dû composer sans son RA Matej Patak – , et en accueillant une équipe rennaise qui venait d’aller gagner à Saint-Quentin puis Mende, inutile de dire que le Fréjus Var Volley tout entier s’avançait à peu feutrés et dans ses petits souliers au moment d’entrer sur le parquet.
“Fala“ voulait des “guerriers“
Alors, l’emporter et glaner trois points, fut-ce certes sans le plus grand brio qui soit, était vital pour les troupes de Loïc Geiler, un entraîneur qui vit assez mal cette impuissance face à l’irrégularité – et le mot n’est pas trop fort ! – de ses ouailles. « Je suis vidé », annonçait-il avant la rencontre, tandis que le capitaine Soané Falafala, dont l’absence se fait cruellement ressentir depuis trois rencontres maintenant, avait exhorté durant la semaine ses partenaires à « se réveiller, se rebeller, montrer un vrai visage de guerrier. Rennes, il va falloir les “éclater“, on n’a pas le choix ».
Encore une fois, ce ne sera pas le cas mais les Fréjusiens, que l’on sentait pour le moins tendus, ont tout fait pour enchaîner les bons passages, mais ne parvenant pas, souvent, à éviter les retours de leurs adversaires : 15-10, 20-13 puis 22-20 dans le set initial, 13-7, 17-13, 22-18 puis 22-21 dans la 3e manche, belote et rebelote dans le dernier set, 12-9 puis 14-13, 24-19 et 24-21).
Dans la souffrance
Sans se montrer particulièrement à l’aise, les Rennais s’appuyaient essentiellement sur le bars gauche de l’Espagnol, Angel Rodriguez (24 points et des trajectoires parfois impensables pour un pointu), alors que Titouan Hallé, qui avait fait des ravages en février lors de la précédente venue des Bretons, était moins fringant, notamment au service.
Dans le sillage de leur Letton, les Fréjusiens s’arc-boutaient pour conserver ces trois points fondamentaux au classement. « Mais qu’est-ce que j’ai souffert », avouait le président Bonnard.
Oui, les joueurs varois n’ont pas été les plus flamboyants samedi soir, mais avec un Corentin Suc, dont tout un chacun saluait l’abnégation et la combattivité, un Ribbens, un Roulleau, eux aussi présents – même « approximatif », déclarera l’ancien Rennais et Ajaccien – ou encore les éclairs de Karpinskii, Ostvik ou Zugic, ils ont en partie effacé la piètre prestation offerte face à Rapha Attié et Yousri Anegay.
Aussi batailleurs en Corse
La semaine prochaine, c’est un autre ancien Fréjusien, Théo Conré, que retrouveront Loïc Geiler et ses joueurs – Ajaccio accueillait ce dimanche en fin d’après-midi le Cannes de Jason Haldane et a cédé en quatre manches. Avec, en ligne de mire, deux derniers matches à la maison face à France Avenir (26 novembre) puis Lyon (3 décembre) avant d’aller conclure la phase aller en Avignon (10 décembre).
Un calendrier qui laisse entrevoir de grands espoirs… autant que de craintes. Allez, on prend le verre à moitié plein et on se dit que Fréjus – qui devrait compter dans l’Île de Beauté sur un Macarro mort de faim (« il y en a marre d’être sur le banc », confie le central espagnol) – va montrer le meilleur visage.
En tout cas, c’est sûr, samedi, l’important, c’était les trois points !