Vainqueur 3-1 de Martigues ce samedi, le Fréjus Var Volley a ajouté une 4e victoire à son tableau de chasse cette saison, et accède pour la première fois au podium de la Ligue B (3e) alors que nous bouclons tout juste le premier quart de la phase régulière.
Certes, ce match ne restera pas dans les annales, âpre, sans la dimension émotionnelle que l’on aura pu connaître il y a quinze jours face à Illac – avec cette magnifique remontée de deux sets contre pour venir gagner 3-2 –, mais le succès final n’en demeure pas moins important dans le tableau de marche et les ambitions des Fréjusiens cette saison.
Devenir les “Sharks“ de Fréjus
« On y arrive peu à peu », dira le coach Loïc Geiler après coup. Sous-entendu, à ne plus « être des dauphins mais devenir des requins », métaphore imagée pour illustrer cette volonté (du coach, non encore totalement entendue et concrétisée par ses joueurs) de « faire mal, d’enfoncer le clou quand on en a la possibilité ».
Les Fréjusiens doivent pourtant se rendre compte qu’ils possèdent aujourd’hui, a fortiori dans un championnat aussi homogène, un effectif capable de leur permettre de rivaliser avec les meilleurs – « même Saint-Nazaire, contre qui on aurait pu faire mieux », fulmine encore le leader technique du Fréjus Var Volley – pour qui néanmoins « ce premier bilan », au terme surtout d’un triptyque à domicile sur lequel « je m’étais focalisé jusqu’à maintenant », prouve que « nous sommes dans les temps ».
Les “anciens“ sont là…
Fréjus respecte son tableau de marche, s’appuyant, non sur un six (et rien d’autre derrière), mais bel et bien sur un effectif de 11 joueurs interchangeables. Les restants de l’an dernier se montrent au niveau, à l’image d’un Daniel Macarro encore étincelant devant Martigues (7 blocs, dont 4 consécutifs au cœur du 2e set permettant le break. D’autres ont su faire preuve de résilience et attendre leur tour pour montrer qu’ils seraient mieux que des doublures, on pense ici au trublion Corentin Suc et au cap’tain toujours présent, Soané Falafala.
Plus difficile de juger Théo Conré pour l’heure, freiné par cette lésion au pectoral l’ayant contraint au banc sur ces trois rencontres à Sainte-Croix.
Enfin, Piele Halagahu se voit proposer la confiance du coach qui n’hésite pas à faire appel à lui.
Tableau d’honneur côté recrues maintenant, et une mention “Bien“ au Letton Atvars Ozolins, honoré devant Martigues (22 points, 3 aces, 3 blocs), pour qui l’on espère que le “creux“ physique tant redouté – lui qui a disputé le championnat d’Europe en septembre – ne viendra pas, ou pour Yousri Anegay, central pour lequel on eut pu craindre en tout début de saison qu’il ne soit qu’une doublure. Sur ses dernières apparitions (notamment Illac), l’ancien Toulousain a montré qu’il était mieux que ça.
Mais constat mitigé pour les nouveaux
“Peut mieux faire“ en revanche, c’est la pancarte qui échoit sur les têtes d’un Lucas Soldner malheureusement passé à travers lors des deux sets horribles proposés devant Illac, mais encore d’un Petter Otsvik (un peu pour les mêmes raisons). Enfin, concernant le pointu russe Evguenii Karpinskiy, il n’est rien de dire que l’on en attend beaucoup plus, tant dans l’investissement – « je m’en fous qu’il rate, je veux qu’il se mette par terre », s’exclame Loïc Geiler, ajoutant encore, « de toute façon, et il le sait maintenant, je ne le lâcherai pas » – que dans la régularité (c’était un peu un coup tout bon, un coup tout mauvais samedi dernier devant les Martégaux).
Une formation de la Venise provençale bien mal en point physiquement à l’occasion de ce voyage dans l’est-Var. Au forfait général (bien malgré lui) de Julien Bourdon, sont venus s’ajouter des soucis de santé réduisant comme peau de chagrin l’effectif martégal : intervention chirurgicale (vésicule biliaire) mettant le Brésilien Kulakauskas sur le flanc, lésion aux ischio contraignant Raph’ Attié au banc. Du coup, Emmanuel Ragondet a laissé son paletot de libero à “l’ancien“ (39 ans) Aleksandar Mitrovic, à qui le MVB a finalement bien fait de lui faire signer un contrat de joueur cette saison encore…
Avec un pointu (Kolokilagi) moins saignant qu’à son époque lozérienne – « on l’a éteint dès le début », soulignait Loïc Geiler –, un Marinkovic aussi fantômatique que l’on se serait attendu à le voir planer sur la rencontre, les troupes de Christophe Charroux étaient bien trop amoindries pour viser un succès en terre fréjusienne.
Une nouvelle histoire d’amour avec le public ?
Mais après tout, chacun ses soucis et l’on se satisfera, côté Fréjus Var Volley, de cet excellent tout autant que prometteur et perfectible début de saison. Et puis surtout, le retour du public à Sainte-Croix (500 spectateurs en moyenne sur les quatre rencontres proposées) fait tellement de bien…
Et l’on serait même prêt à dire qu’il se passe quelque chose, en témoignent le temps passé sur le terrain samedi après leur match par les Fréjusiens (pour des photos, selfies et autographes), ou cet enthousiasme de nombreux jeunes (qu’ils soient de l’école Giono contre Illac, de Fayence ou des sélections départementales masculine et féminine M13, tous invités par le FFV).
Peut-être bientôt les deux tribunes pour l’heure dévolues à l’accueil des spectateurs ne suffiront-elles plus ?… C’est tout le mal que l’on peut souhaiter en tout cas au Fréjus Var Volley d’Alexandre Bonnard !
