« Ce soir, on est véritablement entrés dans notre saison. » Ce constat est signé Corentin Suc, au terme d’un match, samedi dernier pour le compte de la 3e journée de Ligue B, où le passeur fréjusien, élu “meilleur homme du match“ (MVP), a mené la révolte à compter du troisième set pour aller quérir un succès qui fera date.
Mais ce sentiment, tous les joueurs du Fréjus Var Volley l’auraient également avancé si on les avait interrogés. Tout comme le coach Loïc Geiler, idem pour les dirigeants varois, tout pareil encore pour les quelque 500 spectateurs présents et tout heureux d’assister à cette “remontada made in Fréjus“.
Appel lancé : quelqu’un se souvient-il d’un précédent ?
À tel point que personne n’était capable de se souvenir d’un tel renversement de situation où Fréjus, mené deux manches à rien, aurait été capable de s’imposer au tie-break. Plusieurs fois certes, les joueurs varois sont par le passé parvenus à refaire un retard de deux sets, mais c’était pour mieux voir tous ces efforts ruinés dans la manche décisive.
Alors, samedi, personne n’a boudé son plaisir. Et ceux qui sont partis avant la fin ont certainement nourri une petite once de regret au moment d’apprendre l’issue finale de cette partie à sensations.
Sensation… de pas grand-chose pourtant dans les deux sets inauguraux, tant les Fréjusiens semblaient vouloir faire tout à l’envers, « sans mettre en pratique ce que je leur demandais », pestait encore après coup le coach Loïc Geiler. Et en jouant petit bras, comme inconscients de leur potentiel – « ils ne croient pas en eux, en leurs possibilités », se fâche encore l’entraîneur varois.
À tel point que, comme tout un chacun présent à Sainte-Croix, le président Alex Bonnard crut bien qu’Illac allait « plier le match en trois sets secs… »
Suc rentre et cristallise tous les espoirs
Du coup, après deux sets, marqués par des stats frôlant l’indigence (notamment un seul block dans le set 1, moins de 50 % d’attaques converties dans le set 2), il allait bien falloir faire quelque chose, tenter de remettre les têtes à l’endroit et le jeu fréjusien dans le bon sens.
Il en sera ainsi de cette entrée en jeu de Corentin Suc à la place d’un Lucas Soldner hors du sujet pour le coup… Bien en aura pris au staff amséliste, avec un Suc, peu utilisé sur les deux matches inauguraux, particulièrement incisif, présent à la mène, surprenant au block, s’arrachant en défense. Comme il le dira lui-même en fin de rencontre, « je n’étais pas tout seul, il y avait tout un collectif autour de moi ».
Certes mais, au moins, le collectif fréjusien avait retrouvé une âme, un sens, un sentiment de révolte qui n’allait faire que grandir au fil des trois dernières manches.
En l’absence d’un Conré dont le muscle pectoral grince quelque peu – vraisemblablement absent contre le CNVB samedi, gardé “en réserve de la République“ pour le samedi suivant contre Martigues –, Cap’tain Falafala a retrouvé temps de jeu et grinta.
Incorporé à la place du Norvégin Otsvik, l’ex-Toulousain Yousri Anegay est venu renforcer le centre fréjusien, Maccaro se faisait toujours aussi précieux, et le régulier Ozolins suppléait l’irrégulier Karpinskiy.
Théo Conré : repos forcé
Bref, Fréjus jouait, Fréjus souriait et le public s’enflammait comme aux plus heures du volley varois. Après, quelle meilleure publicité que ce scénario haletant, ces émotions du plus bas au plus haut et ce final extraordinaire…
Samedi prochain, les p’tits jeunes de France Avenir 2024 débarquent à Sainte-Croix. Mais la promo’ 2022 est encore bien friable, comparativement à sa devancière. Mais méfiance tout de même…